Après 4 mois d’audiences (à raison de 2 jours par semaine), le procès en appel d’AZF s’est achevé le 24 mai par les plaidoiries des avocats de Serge Biechlin, poursuivi pour homicide involontaire (34 personnes sont décédées dans l’accident), et de Total.
Ajoutée aux procès antérieurs (TGI, cour d’appel de Toulouse, Cour de cassation, puis cour d’appel de Paris), cette affaire judiciaire représente à elle seule l’équivalent d’une année entière d’audiences. Les parties civiles sont éprouvées, fatiguées par ce long combat, dont l’issue est fixée à un délibéré qui sera rendu le 31 octobre 2017. Délibéré qui, on ne peut que le regretter, ne sera pas retransmis simultanément à Toulouse. Plus d’une dizaine d’experts et autant d’avocats pour représenter les victimes directes ou collatérales lors de ce procès. Plus de 91 000 dossiers d’indemnisation, 16 ans de procédure et encore une attente de 5 longs mois pour connaître le verdict.
Dans son réquisitoire, le parquet a soulevé des manquements répétés à la sécurité du site et la responsabilité de son directeur, qui ne pouvait les ignorer. Il a donc requis 3 ans d’emprisonnement avec sursis et 45000 euros d’amende contre Serge Biechlin, et la condamnation de La Grande-Paroisse, société exploitante de l’usine et filiale de Total, à 225000 euros d’amende.
Les avocats de la défense évoquent – comme c’est le cas depuis 16 ans – la piste terroriste pour « expliquer la catastrophe » et demandent la relaxe de leur client. Cette piste ne faisant l’objet d’aucune preuve sérieuse versée au dossier…
Pour la FCE-CFDT, l’arrêt de la cour d’appel, qui sera rendu en octobre, revêt un enjeu fondamental : celui de l’environnement industriel qui se doit de sécuriser la santé de ses salariés et sous-traitants.